Quand on a 17 ans

Une obsession ne serait pas une véritable obsession si je n’y faisais pas une seconde fois référence. En visionnant la dernière saison de Skam hier soir, j’ai pensé à moi, quand j’avais 17 ans, et j’ai pensé à ma nièce qui en a 20. J’ai pensé à toutes les adolescentes de Norvège et d’ailleurs qui regardent cette série et sont prises aux tripes, sentent leur cœur s’accélérer et leur respiration s’arrêter sans qu’elles s’en aperçoivent. J’ai pensé à elles et voici ce que j’aimerais leur dire. J’aimerais leur dire que la vie c’est beau. C’est con je sais, mais parfois c’est dur à croire. J’aimerais leur dire qu’elles sont belles, et que chaque jour elles le seront davantage. Que la beauté ne réside ni dans la valeur des vêtements, ni dans la longueur des cheveux, ni dans la couleur de la peau. J’aimerais leur dire que la beauté elle est au fond des yeux, elle est dans l’œil de celui qui la regarde. J’ai mis 10 ans avant de comprendre cette phrase et à ouvrir les yeux.

Il y a des gens qui savent garder une âme d’enfant. Moi j’ai une âme d’adolescent. Mon cœur bat vite, trop vite, et parfois dans ce monde d’adultes je m’ennuie. Souvent je regrette ce temps où tout allait très vite, où nos regards se croisaient avant d’entrer dans les vestiaires de sport, où l’on s’embrassait à la sortie du lycée, où l’on se disait je t’aime dans la même journée. Le temps s’allonge quand on grandit, et en même temps il passe beaucoup plus vite. Entre la seconde et la terminale il s’est passé dix millions d’années, entre vingt-cinq et trente-cinq ans à peine quelques instants. Alors pourquoi tout prend autant de temps quand on est grands ? Se faire des amis, tomber amoureux, dire je t’aime… Pourquoi perdre autant de temps à attendre, à patienter, quand on sait qu’au moment de se coucher, on dira « c’est passé bien trop vite ».

Vous savez les filles, la différence entre eux et nous, c’est une histoire de temps. D’indicatif. Les adultes pensent au futur, et nous on ne pense à rien. On est. Il n’y a que le présent qui compte. Là. Maintenant. C’est ce qui fait que souvent tout se brise. Mais c’est ce qui fait que nos rires sont francs. On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans, non. On n’est pas sérieux, on est vivants.