Les joies du métro berlinois

People take part in the 'No Pants Subway Ride' in Berlin, January 10, 2016. The 'No Pants Subway Ride' is an annual event that has become a global celebration of bare thighs. The 'celebration of silliness' is designed to make other Tube riders smile. REUTERS/Hannibal Hanschke - RTX21QMM

Vous êtes comme Jule, vous habitez Berlin et chaque fois que vous passez par Paris vous ne manquez pas de faire la comparaison?

Vous êtes comme Bruna, vous n’avez toujours pas foutu les pieds en Germanie, mais vous comptez y aller sous peu et souhaitez savoir à quoi vous attendre?

Vous êtes comme Juju qui en lisant cet article, s’est mise à cocher les cases en souvenir de ses jeunes années berlinoises (=post master, pré-rupture, stabilité? argent? métier? mouhahaha)

Merci Alex, de nous immerger dans le monde du U-S-Bahn berlinois.

Le S-bahn ou le U-Bahn, c’est cet endroit où …

– tu te sens proche de tout le monde, si proche que tu te croirais sur un dancefloor bondé, la musique en moins, les odeurs en plus.

– tu peux y croiser un poney

Des fois ça sent juste le poney.

– tu croises le regard de cet ouvrier sirotant sa binouse à 8h du matin.

– tu évites gracieusement les bouteilles vides qui dévalent tout le wagon à chaque accélération. C’est un passement de jambes sur le beat tu flambes.

– certaines règlent sont valables dans le U3 mais moins dans le U1, notamment en matière de consommation d’alcool. Et de moyenne d’âge.

– tu peux déménager facilement un meuble d’un point à un autre de la ville.

© Notes of Berlin

– tu maudis ce type qui se prend pour le Enrique Iglesias du Gräfe Kiez et est incapable de serrer ses jambes. Trop couillu le type.

– tu penses tous les matins, malgré le monde, que tu n’as pas le droit de te plaindre car tu as connu le métro parisien ou londonien.

– tu te rappelles tous les jours que la pauvreté gagne du terrain à Berlin et ça c’est pas drôle.

– tu apprécieras la courtoisie de ce type marmonnant alors que tu lui as gentillement demandé de s’asseoir à la place de son sac pour lequel il n’a sûrement pas payé de ticket.

– tu constates qu’il y a foule la nuit et pas beaucoup de monde au petit matin quand il s’agit d’aller bosser (bienvenue dans la U8).

– tu ruines tous tes efforts capillaires à Bundesplatz quand le train débouche du tunnel.

– tu joues à reconnaître les contrôleurs rien qu’à leur allure et leurs sacs banane apparents. Quand tu les reconnais, tu sors ton billet avant même qu’ils ne se signalent. Ta petite victoire du jour.

– En bon Français, tu valides ton ticket à la seconde même avant de monter dans la rame, histoire d’optimiser la validité. Enfin en bon Français, as-tu vraiment un ticket ?

– tu reconnais les vrais, ceux qui font la différence entre Hermannplatz et Hermannstrasse.

– à la recherche du Zoo, tu descends à « Tiergarten », le jardin des animaux quoi.

– tu te demandes toujours dans quel sens va le S42 après dix ans ici. Tu connais les stations par coeur mais toujours pas quel numéro monte ou descend.

– tu profites tous les matins de la réinterprétation de la bamba par ton groupe ambulant préféré. Quand ils chantent « Aux champs Elysées » en yaourt, tu jubiles.

– tu n’entreras pas ou plus un soir de jour de l’an. Sauf si tu apprécies le métro de Tokyo aux heures de pointe.

– tu regardes le plan et te demandes où peuvent bien mener ces lignes de S-Bahn au nord et au sud, tout au bout du monde, au-delà du Ring, en terre inconnue.

– tu te demandes ce que peut bien cacher une station appelée « Onkel Toms Hütte ».

– tu réfléchis si tu dois aller à l’avant ou l’arrière du train pour gagner 1 minute à l’arrivée. Les stations n’ont plus aucun secret pour toi. Tu frimes à la moindre occasion.

– tu maudis les passages trop longs du S au U à Frankfurter Allee ou à Wilmersdorfer Strasse.

– tu te demandes ce qu’avaient pris les décorateurs de stations comme Osloer strasse ou Mierendorffstrasse pour imaginer une telle station visuellement.

– tu te dis à chaque fois que la U7 est incroyablement longue (56 minutes de bout à bout).

– tu te dis que chauffeur de S-U la nuit, ça doit être l’enfer sur certaines lignes de fêtards.

– tu te demandes encore pourquoi la U8 est la ligne la plus « craignos » d’après les journaux. Et puis tu attends, une nuit, 12 minutes le prochain train en étant une fille seule à Kottbusser Tor.

– tu peux t’endormir et faire des tours de ville sans fin, dans le Ringbahn, sans jamais que personne ne te réveille. Même pas le pick-pocket.

– Pour toi, U2 c’est une p***** de ligne qui va de Pankow à Ruhleben et pas un obscur groupe de rock.

– tu ne comprends rien au message beuglé dans le micro par le conducteur et finis au dépôt dans une rame vide. Idem si tu es le type qui a mis son vélo dans le premier wagon. Tu comprends pourtant l’allemand, mais pas celui-là.

– tu ne peux pas t’empêcher de faire le lapsus de la station Hansaplatz.

– tu prends le U4 en te disant que conducteur sur la U4 est sûrement le métier le plus peinard et le plus ennuyeux du monde. Mais à quoi sert cette ligne ?

– tu te dis qu’avec le temps, tout contact visuel est à proscrire, y compris si tu es enceinte et debout. Sauf avec ce chien qui te fixe parce que tu grignotes.

– tu te fais remballer par un vieux monsieur fâché que tu aies voulu lui laisser ta place.

– tu sens une douce odeur d’oignon, de thon ou de china box t’envahir le nez, alors qu’il est 8h30.

Vous en voulez plus? Alex vous propose carrément une visite guidée de Berlin via le Ring! On monte, on descend, on monte, on descend, dans quel sens, ça reste un mystère. Pensez à réserver.