Slate – Pourquoi on va tous devenir vegan

Vegan | Helen Alfvegren via Flickr CC License by

Un témoignage parmi d’autres, à la rédac on n’est pas tous d’accord. A vous de voir!

« Il y a quelques mois encore, j’étais un viandard impénitent. J’avais des plaisirs carnassiers relativement simples: couper des tranches de saucisson, commander un foie de veau rosé, manger les ailes de poulet avec les doigts, griller au barbecue une andouillette de Chablis ou bien une côte de bœuf saignante ou encore, les pieds dans les vagues, attraper des crevettes grises et les croquer vivantes (essayez c’est génial, elles gigotent puis scrotch). J’ai dévoré des truites attrapées à la main dans des ruisseaux, entre deux écrevisses. J’ai mangé du serpent, du blaireau, des insectes, des huitres sur leur rocher (schluuuurps), du kangourou et même, il y a prescription, mon chat.

Face à des activistes à moitié à poil se couvrir de mercurchrome allongés dans la rue, je ricanais en bouffant mon jambon-beurre.

Autant dire que rien ne me prédestinait à une carrière en veganisme.

Tout au plus, pouvait-on voir dans mes stocks de laits végétaux (j’adoooore le lait d’épeautre) une prédestination.

Poussin broyés et fiel au foyer

Hélas! Le malheur a frappé mon paisible foyer par l’irruption concomitante des vidéos d’abattoir et d’une conversion à la cause vegan d’une de mes filles, la chair de ma chair, devenue le tofu de mon tofu.

Un jour, j’ai dû voir une vidéo de poussins broyés.

Il y a quelques années, j’adorais manger des chicken wings.

Un autre jour, s’est imposée la pornographie industrielle de la vache violée. On parle d’insémination artificielle mais ça reste une grosse seringue qu’on lui fout dans le cul sans beaucoup de préliminaires tendres.

Parfois, bœufs, cochons, moutons, ces amouuuurs de garde-manger à quatre pattes, sont les vedettes de petits films gore où des figurants humains, inhumains, s’amusent des souffrances qu’ils leur infligent. Et vas-y que je te le balance ah ah ah, et vas-y que je rate mon égorgement.

Bien sûr, en savourant une tranche d’andouille de noir de Bigorre, d’un sourire ironique, j’ai d’abord feint l’indifférence. Mais, pourtant, l’image de ces bestioles écartelées, brutalisées, pissant le sang en beuglant lamentablement, a commencé insidieusement son lent travail de sape.

J’étais perdu mais je l’ignorais encore. (…) »

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